Comité d'Hygiène, de Sécurité

et des Conditions de Travail

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Déclaration FSU CHSCTA Versailles du 8/09/2020

08/09/2020 par F3SCT (Formation Spécialisée Santé Sécurité Conditions des Travail) – Académie de Versailles

 

Déclaration FSU CHSCT Académie de Versailles 8 septembre 2020

Madame la Rectrice

Madame la Directrice des ressources humaines

Mesdames, messieurs

 

Cette rentrée s’effectue dans un contexte inédit. La crise sanitaire se poursuit et les écoles doivent aménager leur fonctionnement aux impératifs de santé publique. Force est de constater  que notre ministre continue à faire semblant de croire que c’est une rentrée comme les autres et que son calendrier doit s’imposer aux personnels et au système.

Si, une fois de plus, rien n’était vraiment près à la rentrée concernant la gestion de la crise, il ne manquait pas un seul livret orange en circonscription le jour de la rentrée. Les dernières instructions sont arrivées le dimanche, le premier ministre écrit une circulaire le 1er septembre qui met à mal la doctrine de l’Éducation Nationale sur les personnes vulnérables, la recension de tous les manques et de toutes les difficultés a déjà fait l’objet d’un CTA et cela se poursuivra n’en doutons pas. Le double langage devient la règle et le « si possible » renvoie la responsabilité aux agents et assure l’irresponsabilité du ministre qui, en prônant chaque chose et son contraire, s’assure de mâles incantations devant les médias sans se soucier de la réalité du terrain.

L’exemple le plus frappant est celui des « que faire » diffusés après la rentrée et les premiers cas dans les établissements et les écoles. Ordres, contre ordres et désordre, voici le viatique de la rentrée pour les personnels.

Dans le même temps, la médiatrice de l’Éducation Nationale, dans son rapport sur l’année 2019, met en évidence ce que nous dénonçons depuis de nombreuses années et qui n’a fait l’objet d’aucune amélioration du fin connaisseur du système qu’est notre ministre, tout occupé qu’a été ce gouvernement a casser le statut de fonctionnaire, à désorganiser les services, à stigmatiser et délégitimer les personnels auprès des usagers pour sortir du chapeau de l’Institut Montaigne et des cuisines du MEDEF les solutions privées au grand désordre et aux dysfonctionnements que l’on a soi-même soigneusement organisés. 

Quel que soit le secteur, hospitalier, ferroviaire, énergétique, EN pour ce qui nous concerne, l’intérêt général et les services rendus aux usagers doivent s’effacer devant la rente accordée ou promise à quelques-uns.

Les chapitres et les sous chapitres de ce rapport parlent d’eux-mêmes. La prise en compte effective du harcèlement, une administration à visage humain, lutter contre les discriminations, quand le médiateur veille à l’application de la loi, tout montre le peu de cas que fait notre ministre des personnels.

Dans le chapitre concernant le PPCR la dénonciation qui a été faite dès le début par les organisations syndicales de la mise en œuvre par le ministère du dispositif trouve ici un écho. Cette dénonciation n’a fait l’objet d’aucun correctif, BFM TV n’étant certainement pas très réceptive à ces basses considérations contingentes.

Cela démontre que le « mérite » n’est que le vent soufflé par les ministres pour masquer la baisse des rémunérations des personnels et assoir la soumission des agents aux petits et grands chefs.

Cela va bien avec l’air du temps. La loi TFP va promouvoir la soumission des personnels aux injonctions ministérielles au détriment du service réel rendu aux usagers en supprimant la transparence et l’équité de traitement que garantissait le travail des commissaires paritaires. Chaque décision que prendront les chefs de service pourra désormais être suspectée d’arbitraire entraînant RPS et dégradation des collectifs de travail.

Cela ajoute au climat délétère et anxiogène qui s’installe peu à peu et aux dysfonctionnements et à la désorganisation que nous dénonçons. L’exécution devient la règle, qu’on soit enseignant ou administratif, et peu importe que le travail prescrit s’éloigne de plus en plus du travail réel et de la bienveillance et du respect que l’on doit à l’usager ou au collègue. La mise en place des « constellations » en guise de formation continue des enseignants du premier degré manifeste à la fois du tropisme ministériel et de la forme d’aliénation voulue et organisée des personnels. Fin de la dispute professionnelle, autoévaluation voir surveillance par les pairs, tout est en place pour des RPS et la dégradation des rapports professionnels.

Ce climat s’ajoute à celui de la crise sanitaire dont les RPS sont minorés si l’on en croit la revue Santé au travail et au calendrier infernal de réformes pour tous et de changements de programmes pour les élèves.

L’absence de bilan même partiel de la crise du printemps à ce CHSCT montre la volonté de faire comme si tout s’était bien passé. Pourtant les premières remontées démontrent le contraire et les erreurs commises alors n’ont pas été corrigées tout occupé qu’est le gouvernement à instrumentaliser la crise pour imposer son calendrier démentiel dans ce contexte.

L’avenir jette son ombre avant d’avancer dit le poète et celle de ce gouvernement augure d’une casse sans précédent des services publics, au premier rang desquels celui de l’Éducation. Jusqu’à la nomination d’un séide de l’IFRAP au poste convoité de recteur de région pour imposer la doctrine, toute la doctrine, rien que la doctrine sur le model des « bullshit jobs » du regretté David Graeber.

Quant à la loyauté que notre ministre attend il ne la réserve pas aux personnels les plus vulnérables ni aux autres. Tant pis pour eux et notre ministère transforme toute honte bue en problématique individuelle ce qui relèverait d’une problématique sanitaire collective. A chacun de subir les conséquences de sa situation et tant pis si les épidémiologistes ont mis en évidence le caractère délétère pour tous du manque de protection individuelle par la communauté.

Quant aux masques et autres avatars de la protection des personnels nous y reviendrons pour dénoncer les économies faites sur le dos de la santé des personnels, sur les failles logistiques et l’impossibilité de la mise en œuvre.

La FSU continuera à dénoncer ces dérives et agira pour une réelle prise en compte de la santé des personnels et de leurs missions au service d’une Éducation Nationale républicaine attentive à tous les publics.

 

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